vendredi 11 janvier 2013

Les deux sous d'un effet indésirable, évitable, et présumé médicamenteux : Qui devrait s'acquitter de la facture ?


On pourrait écrire un livre sur chaque médicament si on le souhaitait.

Tout médicament peut entraîner un effet indésirable chez le patient. Cet effet indésirable peut être fréquent ou rare, connu ou inattendu, prévisible ou imprévisible, grave ou non grave. Je rappelle que pour un médicament, on parle de rapport « bénéfice / risque ».

Cet effet indésirable peut se produire soit dans le cadre d’une utilisation conforme et normale du médicament ; soit à la suite d’un mésusage [mauvaise utilisation ; erreur médicamenteuse ; prescription, dispensation et administration non conformes aux mentions légales et aux données acquises de la science ; … etc.] dudit médicament.

Souvent, un patient qui développe un effet indésirable présumé médicamenteux est dirigé vers l’hôpital public. Ce dernier est amené à prendre en charge les conséquences d’un tel effet. Dans ce cadre, le service des urgences d’un hôpital public pourrait être considéré comme un Observatoire de l’iatrogénèse médicamenteuse [évènements indésirables liés aux médicaments] qui converge vers l’hôpital.

Cette prise en charge génère notamment ce qu’on appelle une « valorisation du séjour » (Cf. tarification à l’activité) pour l’hôpital public. De façon schématique, en quelque sorte, l’hôpital gagnerait des « euros », des « sous », à la suite du passage du patient dans « ses murs ».

Mais, et sauf erreur de ma part, le montant de ces « euros » ne serait-il pas inférieur aux dépenses réelles engagées par l’hôpital public pour satisfaire convenablement à cette prise en charge ?

En effet, quel est le coût global généré suite à la mobilisation de toutes les ressources de l’hôpital tout le long du parcours du patient ? (Accueil du patient au service des urgences ; formalités administratives d’enregistrement ; prises en charge médicale, pharmaceutique, infirmière ; examens biologiques ; examens d’exploration ; hospitalisation ; rédaction des documents destinés au dossier patient comme le compte-rendu d’hospitalisation ; signalement règlementaire de pharmacovigilance ; … etc.)

Quel est le coût global supplémentaire pour la collectivité ? (Transports, arrêt de travail, … etc.)

Par conséquent, certaines questions pourraient être soulevées :

-     L’hôpital public pourrait-il prétendre au remboursement de la somme intégrale générée par la prise en charge de cet effet indésirable ? Un effet dont il n’est en rien responsable !

-     Qui devrait payer la « note » ?

-     L’hôpital public devrait-il continuer, par exemple, à prendre en charge les conséquences des prescriptions effectuées par des praticiens exerçant dans des cliniques privées ? (Convergence tarifaire aurait-on affirmé …)

-     De façon générale et imagée, l’hôpital public devrait-il assurer le « service après-vente » d’un produit « vendu » par une autre « entreprise » ?

-     Et, dans le cas où la prescription, la dispensation et l’administration du médicament continuent de s’effectuer en méconnaissance des mentions légales et des données acquises de la science ; et malgré les alertes émises ; ne devrait-on pas songer à soumettre éventuellement la facture aux responsables d’une telle attitude ? (Une façon de les inviter à mesurer et à évaluer, de façon sérieuse, le bien-fondé de leurs futurs actes.)

Enfin, l’effet indésirable, prévisible et évitable, ne contribuerait-il pas à encombrer les services des urgences des hôpitaux publics ? (Cf. les problèmes de lits, … etc.)
 
 
 

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